Un peu d’histoire… ou quand la Grande Histoire rejoint celle de notre commune
La poche de La Rochelle
Vous avez peut-être aperçu la plaque en bronze apposée sur le mur de la mairie. Elle est là pour rappeler des faits historiques dont notre village a été le témoin à la fin de la guerre de 1939/1945. Cette plaque a été scellée sur chacune des mairies des 38 communes du no man’s land qui se trouvait dans la zone des combats entre la ligne bleue et la ligne rouge. Elle permet de garder la mémoire de cette époque et de pérenniser cette page de l’Histoire de France dans notre région pendant les combats du 13 septembre 1944 au 8 mai 1945 pour la libération de La Rochelle.
La plaque est un don de l’association Bir’Hacheim Foch avec le soutien de l’ONAC (Office National des Anciens Combattants).
Rappel : Dès 1941, l’armée allemande qui occupe la France construit autour des ports de l’Atlantique et le long des côtes, des défenses et des fortifications bétonnées fortement armées dans le but d’empêcher un éventuel débarquement des armées alliées sur le territoire français. Certains de ces blockhaus du « Mur de l’Atlantique »sont encore visibles sur nos plages.
Après le débarquement des alliés le 6 juin 1944 en Normandie, les troupes allemandes, restées en occupation dans le sud de la France, laissèrent devant les ports abritant leurs bases sous-marines (l’une d’entre elles existe encore à La Pallice) des poches de résistance à défendre jusqu’au dernier homme. Ce fut le cas de la poche de La Rochelle qui ne fut libérée que le 8 mai 1945 à minuit après 8 mois d’une forte résistance.
Pour éviter la destruction de la Rochelle, le général Edgard De Larminat, commandant des forces françaises de l’ouest (FFO), charge le capitaine de frégate Hubert Meyer de mener les pourparlers avec le vice amiral Ernst Schirlitz qui est chargé du commandement de la côte Atlantique et commandant de la poche de la Rochelle. Après plusieurs rencontres, un accord « officieux et local » est conclu le 20 Octobre 1944. Il est signé par le colonel Adeline le 18 octobre et par Schirlitz le 20 octobre. L’article 8 indique que l’accord pouvait être « dénoncé » avec un délai de quatre jours. Par cet accord, les Français s’engagent à ne pas prendre le port par la force et à ne pas faire intervenir les alliés par voie aérienne.
En contrepartie les Allemands s’engagent à ne pas détruire les infrastructures du port et à ne pas franchir les lignes entre lesquelles on ménage un no man’s land.
L’accord fixe des règles qui permettent aux deux camps de guerroyer dans une zone de combat délimitée par une ligne rouge côté Allemand et bleu côté Français.
Josette Marin et Claude Moinet